La délégation britannique, emmenée par l’invaincue So Mi Dar, est bien armée pour offrir un récital dans ce Prix de l’Opéra (Gr.I – 2.000 mètres) même si les deux tricolores en scène, que sont Sea Front et Jemayel, entendent donner de la voix.
Opportunité pour les bonnes femelles limitées en tenue et/ou
en qualité intrinsèque par rapport aux prétendants au Prix de l'Arc de Triomphe, le Prix
de l'Opéra s'annonce très ouvert dans la recherche d'une diva. Toutefois,
eu égard à sa musique sans fausse note et ses origines prestigieuses (Dubawi et
Dar Re Mi), So Mi Dar (7 - L. Dettori) ralliera de nombreux suffrages. En effet, sa démonstration dans un Groupe III à
York en mai dernier ainsi que sa rentrée victorieuse dans une Listed à Yarmouth
ont séduit les observateurs. Suffisant pour aborder ce rendez-vous en confiance
pour John Gosden : « Elle a
plus de vitesse que sa mère. Elle semble en bonne forme et nous sommes contents
de sa préparation. Elle semble pouvoir gérer des terrains différents mais le
bon terrain doit être en sa faveur. »
Reste que nombre d'entraîneurs craignent la partenaire de Lanfranco Dettori, à
l'instar de James-R. Fanshawe, mentor de Speedy
Boarding (3 - F. Tylicki), gagnante du Prix
Jean Romanet (Gr.I) à Deauville : « Elle était impressionnante l'autre jour. » Avant d'ajouter sur
sa protégée : « Elle a bien
pris sa dernière sortie et a bien travaillé en vue ce cette course. Je pense
qu'elle est toujours aussi en forme que la dernière fois mais, avec les
pouliches, on ne sait jamais. Elle aura son terrain et maintenant il faut voir
mais je suis très content d'elle. »
A l'instar de la dernière nommée, Pleascach
(2 - K.J. Manning) a déjà triomphé dans les groupes I, ayant gagné les 1.000 Guinées irlandaises et les Yorkshire Oaks l'an passé. Pas revue
depuis sa quatrième place derrière Golden Horn dans les Champion Stakes en septembre 2015, elle constitue l'autre
attraction de cette course, étant annoncée prête par son entourage, où les
candidatures étrangères seront complétées par les allemandes Royal Solitaire (1 - A. Starke) et Pagella (6 - A. Pietsch), toutes deux
placées dans des groupes I disputés outre-Rhin.
Dans ce concert européen, les françaises entendent bien jouer leur partition.
Ainsi, gagnante du Prix Saint-Alary au printemps, Jemayel (5 - Jemayel) reste sur un accessit derrière sa compagne d'entraînement La Cressonnière qui
laisse des espoirs à Jean-Claude Rouget : « Elle est restée à Deauville depuis sa bonne deuxième place dans
le Prix de la Nonette. Elle a bien travaillé en début de semaine et doit avoir
une bonne chance ici. » Mentor de Sea
Front (4 - P.-C. Boudot), Eric Libaud n'est pas négatif non plus : « Elle vient de très bien courir pour
sa première sortie sur 2.000 mètres dans le Prix Jean Romanet. J'espère que la
piste ne sera pas trop souple et qu'elle pourra bénéficier d'une épreuve
sélective. »
LES CHIFFRES A RETENIR
2000 : Année de la labellisation de ce Prix de l'Opéra en Groupe I avec une distance portée à 2.000 mètres
(auparavant groupe II sur 1.850 mètres).
11 : Avantage aux 3 ans qui
l'ont emporté neuf fois depuis l'an 2000. La palme de la persévérance est pour Satwa Queen, seule 5 ans lauréate en
2007 après avoir terminé cinquième à 3 ans et deuxième à 4 ans.
9 : Depuis 2000, les françaises ont
gagné à neuf reprises contre cinq pour le Royaume-Uni et un pour l'Irlande et
l'Allemagne.
4 : Son Altesse Aga Khan a vu
ses couleurs briller à quatre reprises grâce à Timarida (1995), Shalanaya (2009), Ridasiyna (2012) et Dalkala (2013).
3 : Christophe Soumillon l'a déjà emporté à trois reprises (Terre à Terre en 2001, Mandesha en 2006 et Dalkala en 2013). Il est à égalité avec
Yves Saint-Martin et Cash Asmussen.