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BOLD EAGLE, DROIT AU BUT ?

Les amoureux du trot aura les yeux rivés vers en Suède et, plus précisément la banlieue de Stockholm à Solvalla, où se dispute ce dimanche son prestigieux Elitloppet dans lequel Bold Eagle va tenter de confirmer qu’il est bien le meilleur cheval de la planète trot.

« Nous allons à Solvalla pour gagner ! » On n’en attendait pas moins de Sébastien Guarato à l’aube de la première participation de son phénomène Bold Eagle (5- F. Nivard) à l’Elitloppet. Fort de ses treize trophées de groupes I, dont les deux plus récentes éditions du Prix d’Amérique, le fils de Ready Cash va tenter d’imiter un certain Varenne, dernier en date à avoir réalisé le doublé dans les deux épreuves reines du trot. Une comparaison qui peut aussi faire peur, le crack italien ayant terminé cinquième de la Finale après avoir gagné sa batterie lors de l’édition 2000 où il était annoncé imbattable. Par ailleurs, Franck Nivard court toujours après une première victoire scandinave à l’attelé. Qu’à cela ne tienne, l’entourage de Bold Eagle aime les défis et compte bien prouver qu’il détient le meilleur cheval du monde. Il faudra donc se sortir de cette batterie qualificative dans laquelle se dresse un obstacle de taille : « Je me méfie de la jument américaine de Daniel Redén, Delicious US (3- O. Kihlstrom) (qui s’élance avec le 3, NDLR), qui a impressionné à plusieurs reprises ces dernières semaines… » Il s’agit de fait d’une rivale de choix dans la batterie du crack de Pierre Pilarski mais elle n’est pas la seule. Ainsi, les américains sont bien représentés avec D.D’S Hitman (2- U. Ohlsson), qui vient de s’offrir un certain Propulsion dans la Finlandia Ajo (Gr.I) en trottant sur le pied de 1’09’’8, mais aussi Cruzado Dela Noche (6- B. Goop), gagnant de la Copenhagen Cup (Gr.I), et Resolve (8- A. Svanstedt), deuxième de l’édition 2016 mais pas gâté par le tirage au sort derrière les ailes de la voiture. Mais la petite attraction sera sans doute la candidature de Tjacko Zaz (4- J. Campbell). Inédit au plus haut niveau, l’élève de Timo Nurmos n’est, avant coup, qu’un outsider, mais est tout de même le cheval le plus rapide cette année en Suède, venant de trotter 1’09’’5 sur 1.640 mètres à Aby et sera drivé par la légende John Campbell, également pressenti pour mener Up and Quick dans la Finale en cas de qualification. La tâche s’annonce en revanche plus délicate pour le danois Takethem (7- S. Juul) et le local Spring Erom (1- C. Eriksson), doyen de cette épreuve du haut de ses 12 ans.

Annoncé dans la première batterie, le duel Franck Nivard – Orjan Kihlström pourrait également être d’actualité dans la deuxième puisqu’ils sont respectivement associés à Up and Quick (1- F. Nivard) et au tenant du titre Nuncio (4- O. Kihlstrom). Voilà qui promet un joli jeu de chaises musicales ou plutôt de sulky si leurs partenaires respectifs se qualifient pour la Finale… Mais, avant cela, il faut se qualifier. Brillant vainqueur du Critérium de Vitesse de Basse-Normandie à Argentan dans le temps canon de 1’09’’4, Up and Quick s’est déjà produit sur ce tracé puisqu’il avait terminé deuxième de la Sweden Cup (Gr.II) en 2013. Franck Leblanc est remonté à bloc concernant les chances du rejeton de Buvetier d’Aunou : « Il est resté très bien depuis sa dernière victoire et, pour tout vous dire, je le trouve encore mieux que lorsqu’il a gagné son Prix d’Amérique en 2015. Le 1 derrière la voiture n’est pas forcément l’idéal pour lui mais je serais déçu de ne pas le voir se qualifier. » Il devra pour cela dominer Nuncio qui, s’il a déçu ces derniers temps, a peut-être aussi caché un peu son jeu lors de son ultime sortie où son entourage lui a donné un parcours pour se rassurer. N’oublions pas non plus notre globe-trotteur Timoko (6- B. Goop) qui s’aligne pour la cinquième fois au départ d’une épreuve à laquelle il figure au palmarès en 2014 avec une confiance sans faille du sympathique Richard Westerink : « Le cheval est impeccable, parfait. Tous les feux sont au vert et il est meilleur que jamais ! C’est sûr que j’aurais préféré un numéro plus en dedans mais c’est mieux que le 7 ou le 8 ! Selon moi, il faudra surveiller de près Up and Quick, qui sera un adversaire redoutable. » Dans le rôle des arbitres, on retrouvera Twister Bi (2- C. Eriksson), gagnant de son groupe I ce printemps en Finlande, et surtout Propulsion (3), confié pour la première fois à Johan Untersteiner. Sanctionné dernièrement dans la Copenhagen Cup, In Vain Sund (5- E. Adielsson) apparaît plutôt comme un outsider, au même titre que Dante Boko (7- A. Kolgjini) et Elian Web (8- J. Soronen). Maintenant, s’ils ont été jugés dignes d’être invités, tous ces prétendants ont le droit d’émettre des ambitions.

LES CHIFFRES DE L’ELITLOPPET

1’09’’2 : le record de la course établi l’an passé par Nuncio, de nouveau sur les rangs cette année. Il effaçait ainsi des tablettes les 1’09’’5 de Timoko en 2014.

23 : Bold Eagle va tenter de devenir le 23^e trotteur âgé de 6 ans à inscrire son nom au palmarès. Derrière, les 5 ans se montrent les plus performants avec 17 mentions, viennent ensuite les 7 ans (12),  les 8 ans (9), les 9 ans (4). Un seul 4 ans a gagné : Mack Lobell en 1988.

20 : Le nombre de victoires des trotteurs français depuis la création de l’épreuve en 1952. A noter que l’entraînement français fait mieux avec 23 trophées, Remington Crown (1999), Exploit Caf (2008) et Commander Crowe (2012) étant entraîné sur notre sol au moment de leur sacre.

8 : C’est le nombre de trotteurs ayant marqué l’histoire de cette épreuve mythique en la remportant à deux reprises : Gélinotte (1956/57), Roquépine (1966/67), Eileen Eden (1968/70), Timothy T (1974/75), Idéal du Gazeau (1980/82), Mack Lobell (1988/90), Copiad (1994/95) et Varenne (2000/01).