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Grand Prix de Paris (GR.I) : Faire durer le plaisir...

Le marathon de Paris (4.150 mètres) est l'occasion pour les turfistes de suivre quelques-uns des meilleurs trotteurs de Vincennes sur deux tours de la grande piste. Devancée, l'an dernier, par Bird Parker, Bélina Josselyn essaiera de profiter de l'absence de certains adversaires de grande qualité pour valider sa victoire dans “l'Amérique” et ainsi sortir par la grande porte de l'édition 2018/2019 d'un meeting d'hiver qui touche à sa fin.

Un peu plus de cinq minutes. C'est le temps qu'il faut pour que les trotteurs du Grand Prix de Paris parcourent les 4.150 mètres de la grande piste de Vincennes. Une distance marathon qui plaît autant qu'elle ennuie. À quel scénario doit-on s'attendre, cette année ? Une course cadenassée, fermée à double tours ? Avec douze partants, on peut, en effet, supposer que les deux premiers kilomètres (souvent considérés comme étant ceux où les organismes se mettent en marche) ne compteront que pour du beurre. Vraiment ? Cinq fois lauréat de ce classique avec (seulement) deux concurrents (Jardy et Up And Quick), Jean-Michel Bazire sait qu'il sera très attendu avec Bélina Josselyn. En un mois, le Sarthois est passé par toutes les émotions, de l'euphorie d'un 27 janvier mythique à la déception, quinze jours plus tard, dans le Grand Prix de France, où sa jument s'est pris les pieds dans le tapis, au même titre que Looking Superb et Davidson du Pont. Dirigé vers le “Sélection”, le week-end prochain, ce dernier restera au calme, dimanche, pendant que ses compagnons d'entraînement croiseront le fer sur la cendrée parisienne. À leur sujet, JMB se veut résolument optimiste. “L'an passé, “Bélina” n'avait été battue que d'un rien dans cette course, après avoir disposé d'un très bon parcours, explique-t-il. Si ça se passe à nouveau aussi bien, je pense qu'elle peut gagner, ayant gardé de la fraîcheur en cette fin de meeting et sachant s'économiser durant un parcours.” Bélina Josselyn sacrée nouvelle reine de la pendule ? C'est fort probable, à moins que la révélation norvégienne Looking Superb confirme sa magnifique deuxième place obtenue dans la “belle”. “Lui, c'est un dormeur, qui n'est pas sans me rappeler Jardy (N.D.L.R. : dernier trotteur à avoir réalisé le triplé dans ce groupe I), ajoute-t-il. La comparaison est flatteuse. Il est froid et se tend lorsqu’il faut se mettre au travail. À mon avis, la distance ne sera surtout pas un problème pour lui.” Voilà qui est clair. Privé pour la quatrième fois, au cours des sept dernières années, de la couverture médiatique du quinté, ce véritable exercice de style pourrait également jouer en faveur de ces compétiteurs qui courent avec leur tête. Savent respirer. Calmement. C'est notamment le cas de Tessy d'Eté, que l'on a hâte de suivre à ce niveau, mais aussi de Cash Gamble, Tony Gio et du valeureux Valko Jenilat. Plutôt bouillant, mais doté d'un fond inépuisable, Carat Williams s'était fait remarquer dans cette épreuve, l'an passé, ouvrant de nouvelles perspectives à son entourage. “Pour moi, c'est le vrai cheval pour réussir sur cette distance”, résume Sébastien Guarato, qui a vu la réussite tourner en sa faveur en cette seconde partie du meeting d'hiver. David Thomain, qui n'a pas toujours été très chanceux à son sulky, sait qu'il a une belle occasion de briller au plus haut niveau avec un cheval capable d'enrouler de (très) loin. Si Bahia Quesnot et Captain Sparrow guetteront la moindre défaillance des favoris, on peut supposer que Uza Josselyn - qui sera la seule au départ à garder ses fers - n'aura pas la partie facile, elle qui est attendue, le 10 mars, dans le Critérium de Vitesse de la Côte d'Azur. Le seul classique disputé à l'attelé en province qui s'annonce palpitant, cette année, avec la présence annoncée de Readly Express, Bold Eagle et l'italien Vitruvio, trois éléments appelés à briller tout au long de la saison 2019. Histoire de faire durer le plaisir...